Synopsis
Gerardo Latini rentre chez lui, alors qu’avec sa femme ils s’apprêtent à manger un homme sonne à la porte. Il est chômeur et vend des objets personnels pour survivre lui et sa famille. il leur propose un chandelier en argent. Gerardo Latini après avoir négocié le prix accepte de lui acheter. Mais au moment de repartir, l’homme distrait le couple par un geste malencontreux, et en profite pour échanger le chandelier en argent contre un faux. Mais Gerardo Latini a bien compris le manège de l’individu et le somme de restituer le vrai chandelier. Il lui explique que lui aussi a vécu en truandant ses compatriotes. Et par le menu lui raconte son ascension sociale dans l’arnaque à l’italienne…
CRITIQUE
Vittorio Gassman acteur de théâtre classique dans les années 1950 est engagé sur le film « Le pigeon » « I soliti ignoti » (1958) premier chef d’oeuvre de la comédie à l’italienne de Mario Monicelli et lui permet d’éprouver ses indéniables facilités à d’immiscer dans la comédie. L’année suivante nous le retrouvons dans la comédie « La grande guerre » (« La grande guerra« ) toujours de Mario Monicelli.
Et en 1960 c’est « Il mattatore » de Dino Risi .
Le film est une succession de sketchs reliés par le fil blanc de la voix off de Gerardo Latini racontant ses exploits. Durant ces divers morceaux d’anthologie de la comédie à l’italienne, l’acteur se déguise (un de ses effets préférés) et joue une pléiade de personnages. Comme ces déguisements ont pour but d’arnaquer son prochain et que les scénarii tordus de ces arnaques sont une réussite d’écriture, le spectacle est irrésistible.
Le travail du grand duo Age & Scarpelli additionné à deux autres belles plumes du cinéma italien : Ruggero Maccari et Ettore Scola est remarquable car le film écrit en un vaste flash-back est fluide, et les sketchs s’enchaînent sans rupture. Et bien entendu le rire est omniprésent même s’il est parfois vachard et cruel envers la représentation des italiens en escrocs de haut vol ou en candides benêts.
Ce n’est pas le meilleur film de Dino Risi mais il entre sûrement dans ses films les plus réussis. C’est aussi un fleuron de la comédie à l’italienne si vacharde avec les italiens. Et dans ce cas qu’ils soient victimes ou non des arnaques du protagoniste principal.
Mais bien sûr le film repose sur les épaules du grandiose Vittorio Gassman qui s’amuse visiblement de tous ces rôles d’aigrefins que lui ont offert les scénaristes et qui sont aussi divers que variés dans leurs accoutrements et leurs accents. Ces italiens grande gueule sont tout à fait à sa démesure chaque apparition du génial acteur est un pur régal.
Dommage que le compositeur Pipo Barzizza ne soit pas aussi talentueux qu’Armando Trovajoli qui a beaucoup écrit de musiques pour Dino Risi et Ettore Scola et qui est (avec Piero Piccioni) le grand illustrateur musical de la comédie à l’italienne.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Gerardo Latini se rend chez un joaillier et joue les modestes dans ses choix. Il choisit cependant une bague pour sa fiancée qu’il réglera… en pâtisseries!
L’ANECDOTE
Le film reprend le nom d’un programme télévisé du même nom dans lequel Vittorio Gassman est le co-metteur en scène vedette. Ce programme télévisé est une suite de sketchs satiriques sur la politique, les médias, et les italiens en général. De par sa composition à la fois exubérante, sincère et irrésistible, Vittorio Gassman conservera ce surnom de « Mattatore ».