Synopsis
Années 1850 en pleine ruée vers l’or dans la région montagneuse de Californie proche de la petite ville de LaHood, quelques mineurs (tamiseurs) se font malmener par un mineur industriel. Ce dernier Coy LaHood mettrait bien la main sur leurs parcelles. Il les intimide, les harcèle, les empêches de se ravitailler correctement dans la bourgade. Cette fois il fait passer à cheval ses hommes pour saccager le camp. Tandis que la jeune adolescente Melanie Wheeler va enterrer son chien victime des hommes de LaHood, Hull Barret est forcé de racheter du matériel pour réparer les dégâts. En sortant du magasin il est bastonné par les hommes de LaHood, mais un homme surgi de nulle part, prend sa défense et lui même armé d’un énorme bâton désarme les assaillants et les assomme. Hull Barret pour remercier l’homme l’invite pour le gîte et le couvert au camp…
CRITIQUE
Clint Eastwood réalisateur de western, c’est toujours un régal.
« L’homme des hautes plaines« , « Josey Wales hors-la-loi » (« The outlaw Josey Wales« ) (1976) ses deux premiers westerns sont déjà remarquables. Avec celui-ci il monte encore d’un cran.
Quand Clint Eastwood a fait savoir qu’il retournerait bien au genre western, le scénariste Michael Butler qui avait depuis longtemps envie de reprendre la trame de « L’homme des vallées perdues » (« Shane« ) (1953) de George Stevens, propose avec Dennis Shryack ce scénario. Le jeune garçon est remplacé par une jeune adolescente, les fermiers par des mineurs et la scène de la souche par celle d’un rocher.
Le film est d’une beauté rare. Les éclairages naturels sont magnifiques, et les paysages de la vallée de la Sawtooth National Recreation Area sont grandioses. La scène du duel final avec la grande rue qui file droit vers la montagne enneigée est un plan extraordinaire. La photographie de Bruce Surtees est une plus-value artistique pour le film.
De même les bruitages bénéficient d’un énorme travail. Aucun détail ne nous échappe. Les éperons du prêcheur, les planches de bois des trottoirs terrasses de la ville de Lahood, le vent dans la grande rue, etc… le rendu sonore est magnifique.
Si Clint Eastwood dans le casting se taille la part du lion, les rôles secondaires ne sont pas sacrifiés pour autant. L’acteur réalisateur n’est pas omniprésent. Au début du film il n’est pas encore arrivé et en milieu de film il disparaît. Cela lui permet d’offrir de belles scènes à Michel Moriarty et Doug McGrath. Ce dernier, lors d’une scène avec son énorme pépite dans une main et une bouteille de whisky dans l’autre qui, ivre, harangue son ennemi, fait des prouesses d’interprétation.
Le réalisateur fait quelques saluts à Sergio Leone (notamment avec les cache poussières de la bande au marshal Stockburn) mais il tourne le dos au western italien et reste bel et bien dans une tradition américaine du genre. Certes dans une vision noire et violente mais qui n’ a rien à voir avec les films de ses débuts d’acteur.
Enfin la musique de Lennie Niehaus, compositeur fidèle à Clint Eastwood sort des canons du western pour flirter vers ceux du thriller.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La scène qui annonce l’arrivée du cavalier solitaire. Melanie Wheeler lit à Sarah, sa mère, un passage des quatre cavaliers de l’apocalypse qui annonce l’arrivée de la mort sur un cheval pâle qui traîne derrière lui l’enfer. Ce cavalier apparaît sous la fenêtre de la cuisine de Melanie et Sarah. Grosse sensation!
L’ANECDOTE
La scène décrite en scène d’anthologie serait à l’initiative de Clint Eastwood et non des scénaristes. Le réalisateur voulait insister sur le côté mystique du film et du personnage du prêcheur.