Synopsis

Années 1970, une délégation soviétique scientifique est à Londres pour échanger sur le nucléaire. Lors d’un déplacement de la délégation, les services secrets anglais organisent un accident de la circulation, et l’enlèvement d’un membre de cette délégation. L’homme enlevé est déclaré mort, et le corps à la morgue exhibé aux membres de l’ambassade de l’Union Soviétique. Cette mise en scène leur permet tranquillement d’interroger le scientifique. Il s’avère qu’il est français se nomme Clément Tibère spécialisé dans l’étude moléculaire de l’eau de mer, enlevé il y a 16 années auparavant par le KGB et bien entendu déjà passé pour mort. Le MI5 demande fermement à Tibère de leur révéler quelles sont les deux taupes anglaises qui divulguent des informations scientifiques aux russes…

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CRITIQUE

Adaptation du roman « Drôle de pistolet » de Francis Ryck par le grand scénariste des années 1970, Jean-Loup Dabadie.

Auteur  des films « Les choses de la vie » (1970), « César et Rosalie » (1972), « Vincent, François, Paul et les autres » (1974), tous trois de Claude Sautet « La gifle » (1974) de Claude Pinoteau, « Un éléphant ça trompe énormément » (1976) et « Nous irons tous au paradis » (1977) deux gros succès de Yves Robert.

Ici il s’agit d’un genre différent pour le scénariste plutôt spécialiste de la comédie dramatique, ou de mœurs.
Mais pour ce film d’espionnage Jean-Loup Dabadie appuyé de Claude Pinoteau qui s’apprête à tourner son premier film, trouve une écriture sèche et rigoureuse. Dialogues minimalistes (d’où le titre), réalisation carrée, sans fioriture et montage nerveux. Tout est fait pour tenir le spectateur dans son fauteuil dans l’attente de la scène suivante.
Et la tension paranoïaque s’empare rapidement du spectateur.

Le film repose principale sur les larges épaules de Lino Ventura. Ce rôle lui va comme un gant. Il a l’étoffe de ce savant lunettes épaisses et imperméable qui change de camp (Ouest-Est puis Ouest) malgré lui et qui juge les méthodes du KGB et des services secrets occidentaux comme similaires. Il sait qu’il a une mince chance de sauver sa peau, et cependant la saisit à bras le corps.

Le film est une vaste course poursuite à travers la France ce qui permet de voir la France de ces années là, ses boutiques, ses relais routiers et sa campagne filmée à son avantage par Claude Pinoteau.

Alain Goraguer grand orchestrateur (il a notamment été le collaborateur exclusif de Jean Ferrat) trouve un joli thème.

 

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LA SCÈNE D‘ANTHOLOGIE

Clément Tibère sort libre de MI5 il se sait déjà traqué et n’importe quel individu qui le regarde devient à ses yeux suspect d’être un agent du KGB à ses trousses. Belle scène paranoïaque dans les rues de Londres. Lino Ventura immense!

L’ANECDOTE

Claude Pinoteau (1925-2012) avant sa carrière de réalisateur dont le sommet en tant qu’entrées en salles fut « La boum » (1980), a été un assistant réalisateur précieux capable des plus grandes prouesses et sachant se rendre indispensable aux réalisateurs comme le réalisateur Ralph Habib « La loi des rues » (1956) ou  Henri Verneuil « Mélodie en sous-sol » (1962), « Un singe en hiver« , (1962) « Cent mille dollars au soleil » (1964), »La bataille de San Sebastian » (1967). Autant dire qu’avec ce dernier il était à bonne école pour les films d’action.

NOTE : 15/20

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