Synopsis
Juillet 1945 tandis que les délégations des pays alliés arrivent à Potsdam pour la conférence qui va entériner les nouvelles frontières européennes, et mettre en place les futurs procès de Nuremberg, le reporter Jake Geismar revient à Berlin (à 3km de Potsdam) pour couvrir l’événement. L’armée lui a dédié un chauffeur le caporal Tully, une petite frappe qui traficote avec les soviétiques. Jake Geismar recherche une certaine Lena Brandt qui a travaillé pour lui et qui fut son amante. Mais Lena est tombée dans les griffes de Tully. Ce dernier apprend que l’on recherche un certain Emil Brandt ancien officier SS et collaborateur du savant Bettman qui a travaillé sur le V2. Les puissances européennes s’arrachent les scientifiques allemands. Tully promet contre une forte somme de ramener au général Sikorsky Emil Brandt. Mais le lendemain on trouve le corps de Tully flottant dans la Havel aux abords de la conférence de Postdam, il a sur lui 50 000 marks fraîchement imprimés. Jake Geismar est témoin du repêchage…
CRITIQUE
Il n’y a aucun doute que Steven Soderbergh en réalisant l’adaptation du roman de Joseph Kanon publié en 2001 qu’il ait voulu rendre hommage à des films comme « Casablanca » (1942) de Michael Curtiz (ne serait-ce que par l’affiche) ou « Le troisième homme » (« The third man« ) de Carol Reed (1949).
Si formellement c’est plutôt le cas avec un noir et blanc magnifique (même si Carol Reed avait eu un supplément de génie pour ses cadrages cadre et son travail de la lumière), sur le plan du scénario c’est un peu moins le cas. Pourtant tout est là pour faire un bon film.
– Un cadre historique post apocalyptique et sur le point de passer de la seconde guerre mondiale à la guerre froide dont on ressent les prémices.
– Une chasse aux nazis.
– Des personnages ambigus.
– Un héros têtu dans sa quête de son ancienne amante.
Mais la mayonnaise ne prend pas suffisamment pour que ce film hommage puisse figurer comme égal à ses modèles.
Le scénario manque de liant, la mort prématurée du personnage le plus odieux (Tobey Maguire un peu jeunot pour ce rôle) qui désamorce beaucoup l’intrigue.
Dommage George Clooney est parfait et comme à son habitude.
Cate Blanchett est merveilleuse. Autant le premier me fait penser à Cary Grant autant la seconde à Katharine Hepburn. Elle possède de son aînée un visage hors des canons de beauté hollywoodienne mais qui accroche la lumière de façon stupéfiante. Mais aussi cette faille qui en fait une actrice unique et précieuse et qui la classe parmi les plus grandes de Hollywood.
Thomas Newman signe un score qui lui aussi rend hommage aux partitions de Max Steiner ou Bernard Herrman et autres compositeurs des années 1940-1950.
L’ANECDOTE
Le compositeur Thomas Newman remplace au pied levé David Holmes qui a travaillé pour Steven Soderbergh sur « Hors d’atteinte » (1998) et les trois « Oceans« . Mais la musique écrite pour le film n’a pas plu au studio. Exit donc.