Synopsis
Saint-Tropez années 1950, Juliette n’est pas encore majeure (elle n’a pas 21 ans) mais elle est déjà une femme qui fait tourner les têtes mâles du pays. Il y a ce vieux riche qui vient la reluquer pendant son bronzage intégral, puis il y a Antoine qui vient le week-end (en semaine il travaille à Toulon) et son frère Michel qui en est secrètement amoureux. Mais cette orpheline qui vit dans une famille d’accueil qui ne la supporte plus, préfère sortir la nuit et faire exulter son corps plutôt que de travailler correctement chez le marchand de journaux. Elle est sous le coup de se retrouver à nouveau en pension…
CRITIQUE
On peut dire que Roger Vadim démarre fort avec son film : le terne générique n’est pas fini depuis 1 minute que déjà le cul nu de Brigitte Bardot en cinémascope et technicolor apparaît sur l’écran.
Aujourd’hui ça ne vaut pas tripette. Mais en 1956 ça a fait bouger les lignes!
Une fois ceci vu, on peut éventuellement quitter le film là où il en est. Car le reste est vraiment affligeant.
Scénario misérable et histoire d’un piètre intérêt, réalisation rébarbative en plan large et moyen (pas un seul champ-contrechamp) et qui ne rend pas justice à la distribution, actrice au talent discutable (d’où peut-être l’absence de gros plan), il n’y a pas grand chose à sauver de ce naufrage cinématographique.
« La Nouvelle Vague » qui ne va pas tarder à déferler va aimer ce film « d’auteur » tourné en extérieurs et dont le message semble libertaire. Ce ne sera pas sa première erreur, ni sa dernière. Hélas!
J’ai bien dit « semble libertaire » car au final le film nous dit qu’il n’y a pas de bonheur en dehors du mariage, et que l’adultère est bien difficile à supporter pour les deux fautifs. On a connu plus libéral!
Il faudra donc se satisfaire d’un Jean-Louis Trintignant amoureux transi qui repartira à la fin du tournage, avec B.B. dans ses bras faisant, de Vadim le cocu de l’histoire, d’un Curd Jurgens cynique à souhait, du mambo « caliente » de Paul Misraki et le cul..te de B.B.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La pécheresse après une danse effrénée sous les yeux de son mari se prend une sacrée paire de mandales. Voila qui la remet dans le droit chemin de la soumission et de la bienséance.
Pour ce qui est d’un film sur la liberté sexuelle, Vadim et Bardot peuvent aller se rhabiller.
L’ANECDOTE
C’est le scandale qui a accompagné sa sortie américaine, qui a fait du film un phénomène.
Sorti en France dans une quasi indifférence, le lancement du film outre atlantique revient comme un boomerang avec la réputation d’un film sulfureux.