Synopsis
1942 durant la guerre du pacifique, Walter Eckland débarque avec son bateau à Salamaua sous les bombardement japonais, il dérobe de l’essence pour son bateau à la Royal Navy. Mais le commandant britannique Franck Houghton oblige, sous peine de réquisition du bateau, « son ami » Walter, à faire le guetteur sur une île du pacifique et de signaler tout passage d’avions ou de bateaux. Sous peine aussi d’embargo sur le whisky. Car Walter Eckland est un marginal alcoolique qui s’auto-suffit par la pêche mais pas par la boisson. Celui-ci contraint et suivi de près par un bateau britannique regagne donc l’île de Matalava. Et pour être bien sûr qu’il n’en bougera plus le commandant Houghton par une manœuvre malintentionnée, éperonne le bateau de Walter et l’immobilise. Contre tout renseignement transmis par radio et confirmé par d’autres guetteur, Walter Eckland aura droit à une bouteille de whisky disséminée dans l’île…
CRITIQUE
La comédie de Ralph Nelson lorgne furieusement sur le succès du film « Opération jupons » (1959) de Blake Edwards. Même contexte, même acteur principal et même perturbations féminines. Si dans le premier il s’agissait de femmes militaires qui envahissaient l’espace d’un sous-marin américain, il s’agit ici d’une française et 7 gamines qui envahissent sa cabane sur son île.
Le scénario est léger et fait un peu trop appel à la radio, mais le couple Leslie Caron/Cary Grant fonctionne bien et les gamines sont bien caractérisées et plutôt bonnes comédiennes ce qui n’est pas souvent le cas.
Trevor Howard et Jack Good sont eux aussi irréprochables. Le second en subalterne pris à contre-pied à chacune de ses interventions est irrésistible.
La comédie a cependant quelques petits passages à vide, mais elle est bonne enfant, dénuée de toute vulgarité, quand aux Etats-Unis de nos jours elle n’est que vulgarité. Le spectateur est assez surpris sur le dernier tiers du film par un mariage qui tombe comme un cheveu sur la soupe, mais cette étrangeté, est tellement bien écrite et mise en scène que ça passe.
L’actrice franco américaine Leslie Caron a suffisamment d’abattage pour tenir la dragée haute à Cary Grant qui bien entendu est comme un poisson dans l’eau avec ce rôle taillé pour sa personnalité.
Ce rôle d’ivrogne, sale, bourru et égoïste est parmi ses meilleurs rôles.
Cy Coleman signe une bonne musique qui joue à fond dans le soutien comique au film. Ici une chanson langoureuse sur fond de bombardements. Stanley Kubrick utilisera ce même effet (en bien plus percutant) pour son générique de fin de « Docteur Folamour » (1964).
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Catherine Frémeau s’est faite mordre par un serpent, il semble que l’issue sera fatale et sur les conseils du médecin, le whisky lui permettra de passer à trépas avec une certaine inconscience. Bien entendu l’alcool délie la langue de Catherine… Très bonne scène.
L’ANECDOTE
Le film remporte l’Oscar du meilleur scénario. Cary Grant aurait pu aussi en recevoir un pour son pénultième film lui qui n’en n’ a jamais reçu. Et c’est une injustice!