Synopsis

Il fait nuit sous une pluie d’orage. Un homme remarque un feu dans un abri. Il s’en approche et trouve deux hommes qui se sont réfugiés dans un abri rocheux. Il est invité à partager l’abri et le café. la conversation mène à la ville de Silver Springs où dernièrement a eu lieu un vol sanglant de la Wells Fargo d’un montant de 20 000 dollars. Quand les deux hommes comprennent qu’ils ont affaire à Ben Stride ex-shérif de Silver Springs, il est déjà trop tard les deux hommes sont morts. Le lendemain alors que le soleil chauffe le sol, Ben Stride rencontre un couple dont le chariot a les roues bloquées dans la boue endurcie. Ben Stride prend les choses en main et avec ses deux chevaux sort le couple d’une mauvaise passe. Annie et John Greer se rendent en Californie en passant par la ville frontalière de Flora Vista…

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CRITIQUE

Je le dis franchement Burt Kennedy a signé là son plus grand scénario. Et un des meilleurs western.

Une excellente histoire de vengeance, des personnages troubles, une évolution psychologique des personnages importante (sauf le personnage central) , un rebondissement au deuxième tiers du film, et des scènes d’action bien disséminées au long du film.

La réalisation de Budd Boetticher est elle aussi limpide, évidente et sans la moindre fioriture.

Il offre aussi à nos yeux émerveillés son meilleur western. La force de Budd Boetticher est l’intelligence de l’insertion du décor naturel dans le cadre un peu comme Raoul Walsh. Il ne lui donne pas qu’un sens ornemental mais une utilisation narrative. Exemples : l’attaque des indiens dans les dunes de sable, et l’affrontement final dans ce désert de rochers.

Il utilise aussi le décor de la ville de Flora Vista avec une acuité impressionnante. Mettant en perspective le bureau du shérif par rapport au déplacement du couple et de leur chariot.
Budd Boetticher sait aussi dans ce film alterner les plans larges, les plans américains et les gros plans au gré des nécessités des scènes qu’elles soient d’action ou de dialogues.
Il sait ainsi rendre hommage au travail de ses acteurs ou au travail de Burt Kennedy.

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On peut regretter que ce soit le monolithique et assez transparent Randolph Scott qui ait le rôle principal. On imagine ce que cela aurait donné avec un Richard Widmark ou un James Stewart.

Et c’est donc Lee Marvin qui bouffe l’écran avec un magnétisme incroyable. Son dosage entre provocation et collaboration avec le shérif est absolument remarquable. De plus la frustration sexuelle de son personnage est omniprésente.

Le couple Greer interprété par Walter Reed et Gail Russell est dessiné dans son écriture avec une finesse exceptionnelle. Et les deux interprètes ont su donner de la chair à leurs personnages. Un mari falot qui est le point faible du couple et une femme désirable pour les autres hommes.

Gail Russell est effectivement une femme sublime. Hélas l’alcool l’a détruite à 36 ans en 1961.

Si la chanson du générique de début est largement oubliable, la musique de Henry Vars est loin d’être anecdotique. Elle accompagne le film et souligne avec bonheur les scènes.
Elle est de plus utilisée avec discernement. De nos jours elle envahit les films et est bien souvent insupportable. Il n’y a qu’à voir le remake des « 7 mercenaires« .

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Pendant un orage, John Greer, sa femme, l’ex shérif Ben Stride et Bill Masters sont réfugiés dans le chariot et boivent du café. Bill Masters commence à raconter une histoire d’un homme qui était marié à une belle femme (pas aussi belle que madame Greer) mais qui ne se comportait pas en homme et a perdu sa femme au profit d’un autre homme… Bill Masters raconte ainsi les sentiments qui traversent le chariot : Ben Stride amoureux de Madame Greer, John Greer le mari faible, et lui Bill Masters secrètement amoureux et jaloux de Ben Stride…Belle scène de tension menée par un Lee Marvin exceptionnel.

L’ANECDOTE

John Wayne devait tourner ce film. Il avait acheté le scénario de Burt Kennedy par l’intermédiaire de sa société de production Batjac. Mais le tournage de « La prisonnière du désert » (« The searchers« ) de John Ford l’en empêche. Il produit donc le film. Pour ne pas avoir Robert Mitchum, très intéressé par le script, il choisit son ami Randolph Scott qui, lui, impose Budd Boetticher comme réalisateur.

NOTE : 16/20

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