Synopsis

Los Angeles années 1940, le détective Philip Marlowe a quelques prétentions littéraires et a couché sur le papier sa dernière enquête. Il se rend chez un éditeur auquel il a laissé un exemplaire de son tapuscrit. Et c’est le bras droit de L’éditeur Derace Kingsby la femme à poigne Adrienne Fromsett qui le reçoit et lui propose un contrat de 500$. 200$ pour le livre et 300$ pour mener l’enquête sur la disparition de la femme de Kingsby. Car Adrienne Fromsett a bien l’intention de la remplacer si celle-ci était bel et bien morte…

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CRITIQUE

Histoire de ne pas faire un énième film policier, le studio MGM et Robert Montgomery décident de tourner tout le film en caméra subjective.

Ainsi se disent-ils le spectateur aura la sensation de mener lui-même l’enquête.
Grave erreur!

Pour cela il aurait fallu aussi qu’il maîtrisa les dialogues. Et là où le studio pensait que l’identification du spectateur au détective Philip Marlowe serait inévitable, c’est sans penser que pour s’identifier il a besoin aussi de voir le personnage réagir devant le défilé de personnages plus ou moins douteux au long du métrage.

Le procédé tourne donc très rapidement à vide et perd tout son sens et sa puissance évocatrice.

La caméra subjective sera employée comme procédé narratif et avec plus de réussite par les réalisateurs italiens de giallis dans les années 1970 mais uniquement dans les scènes de terreur dans le but de mettre mal à l’aise le spectateur prenant la place de l’assassin du film.

Bien entendu Robert Montgomery apparaît quand même à l’écran au début du film et à la fin chez lui en caméra non subjective mais aussi dans les reflets des glaces et miroirs des demeures visitées.

Il fait un peu blanc-bec le père Marlowe sous les traits de Robert Montgomery.
Et comparé au Marlowe de Humphrey Bogart du chef d’oeuvre noir de Howard Hawks « Le grand sommeil » (« The big sleep« ) (1946) il ne fait guère le poids. Peut-être est-ce aussi cette évidence qu’a voulu gommer le studio en imposant la caméra subjective, les apparitions de Montgomery-Marlowe étant rares et la comparaison peu flatteuse, moins fréquente.

Le film manque aussi de quelques extérieurs. Notamment ce fameux lac qui n’apparaît jamais.

Le scénario adapté d’un roman de Raymond Chandler n’est guère sophistiqué comme les sont les romans ou comme le film de Howard Hawks cité plus haut. C’est un peu pépère et téléphoné.
De plus l’idée saugrenue d’en faire un écrivain, ne le virilise guère. D’autant qu’il reçoit les coups mais n’en donne guère au long de son enquête.

Reste l’étrange interprétation de Audrey Totter mi-géniale, mi-irritante. Reine de l’œillade en toutes circonstances et de la moue boudeuse. Quoiqu’il en soit c’est son personnage qui retient l’attention. Le reste du casting est d’une grande fadeur.

On peut passer son chemin, ou bien regarder une tentative ratée de révolutionner la grammaire cinématographique.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Philip Marlowe quitte une maison se dirige vers sa voiture et y rentre dedans par la portière du passager (à l’époque c’est une banquette et non deux fauteuils qui sont installés à l’avant des voitures). Mais problème la caméra subjective ce n’est pas aisée à effectuer. Matériel de tournage trop encombrant. Il a fallu donc faire une coupe entre le passage de la caméra du côté passager au côté conducteur.

L’ANECDOTE

Robert Montgomery (1904-1981) trouve avec ce film l’occasion de tourner son premier long métrage. Il tournera encore 4 films.

NOTE : 11/20

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