BÛCHER DES VANITÉS (LE)
- Alan King, Bruce Willis, Francis Murray Abraham, John Hancock, Kim Catrall, Melanie Griffith, Morgan Freeman, Saul Rubinek, Tom Hanks
- Brian De Palma
- Comédie dramatique, Policier, Procès
- 1990
- The bonfire of the vanities
- USA
- Michael Cristofer
- Dave Grusin
Synopsis
Peter Fallow est la vedette du jour, il est ivre et se rend à une conférence de presse, il fait la publicité pour son livre qui narre les mésaventures de Sherman MacCoy, un trader qui se proclamait maître de l’univers, brassait les millions et vivait sur Park avenue à Manhattan avec femme et fille. Étant allé chercher Maria Ruskin, sa maîtresse à l’aéroport, il manque la bretelle de sortie et se retrouve dans le Bronx. Maria est à deux doigts de l’hystérie, et quand Sherman sort de la voiture pour sortir un pneu qui barre la voie, il est accosté par deux noirs, Sherman les bouscule et rattrape la berline conduite par Maria qui prise de panique écrase un des deux jeunes…
CRITIQUE
Difficile pour quiconque d’adapter un roman de plus de 700 pages, sans raboter les caractères, supprimer des personnages, multiplier les ellipses, quand l’auteur, Tom Wolfe se complaît à multiplier les détails à la façon d’un Balzac allant jusqu’à décrire le crissement du cuir d’un fauteuil du tribunal.
Brian de Palma choisit le ton de la comédie et de la caricature, pour preuve ses gros plans des visages qui les déforment.
Le réalisateur est un virtuose de la caméra qui adore commencer ses films par des plans séquences atrocement compliqués. Le plan séquence de ce film est un petit chef d’oeuvre en lui-même.
Le scénario est rudement malin et corrosif.
Brian de Palma goguenard montre ce zoo humain de wasps, de juifs, de noirs qui se déchirent sur fond de racisme et de pognon. Traders, politiciens, procureurs, avocats, journalistes, artistes, maîtresses vulgaires et intéressées, femmes tout aussi avides rien n’est épargné au spectateur qui (en principe) se marre. La comédie « à l’italienne » made in USA est plutôt réussie. Il semble cependant que ce n’ait pas été l’avis de tout le monde.
Le casting est formidable tous sur-jouent un peu mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une caricature. Saul Rubinek et Francis Murray Abraham sont excellents.
Tout n’est pas réussi comme cette énième scène d’opéra peu utile, ou bien le discours de fin (très américain) du juge du tribunal du Bronx.
Mais pas de quoi bouder son plaisir. Ce film est souvent jubilatoire.
la musique de Dave Grusin est elle aussi du côté de la comédie. Enjouée et ironique.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La première scène dans laquelle apparaît le truculent révérend Bacon qui filmé en contre plongée demande un procès pour la mère de l’enfant.
L’ANECDOTE
Le film avec son casting doré a coûté la bagatelle de 54 millions de dollars de l’époque mais n’en a rapporté que 15. Un des plus gros échecs commerciaux de la Warner Bros.
Normal l’Amérique n’aime pas être vue autrement que comme elle s’idéalise. Elle n’aime pas qu’on lui montre ses travers, ses faiblesses, ses mesquineries.