Synopsis
Detroit années 1990, Clarence Worley au comptoir d’un bar tente de convaincre une blonde de venir avec lui au cinéma pour enchaîner 3 films de kung-fu. Celle-ci décline l’offre. Clarence se retrouve donc seul dans une salle clairsemée, quand en pleine projection arrive une jeune femme qui vient se placer juste derrière lui. En s’asseyant elle lui verse un grand cornet de pop corn dessus. Elle s’excuse puis demande à Clarence de lui expliquer le film. La fille vient s’asseoir à côté de lui. Après la séance, la jeune fille invite Clarence à aller manger du gâteau dans un « diner », en fin ils passent la nuit ensemble. La jeune femme lui avoue qu’elle s’appelle Alabama qu’elle est call-girl payée par son employeur mais qu’elle est amoureuse de lui. Clarence et Alabama se marient dès le lendemain…
CRITIQUE
Le film qui a fait connaître Quentin Tarantino en tant que scénariste après la surprise « Reservoir dogs » qu’il avait réalisé en 1992 et qui n’a véritablement connu le succès qu’en video.
Cependant ce film n’est pas le meilleur de Tony Scott. Loin s’en faut!
Tout d’abord énorme problème pour moi, le couple Christian Slater/Patricia Arquette n’a rien de charismatique. Nous sommes loin, très loin du couple Nicolas Cage/Laura Dern de « Sailor & Lula » (« Wild at heart« ) (1990) de David Lynch.
Et côté référence à Elvis Presley « Sailor & Lula » est autrement mieux foutu.
J’ai vraiment eu du mal à m’embarquer dans cette histoire de trafic de cocaïne avec cet acteur qui n’a pas les épaules de son rôle.
Quant à Patricia Arquette c’est sûrement la moins douée des acteurs de la famille Arquette et ce ne sont pas tous des flèches! C’est elle qui tient la voix off en tout début de film et en toute fin. Mais ce procédé est inutile et n’apporte strictement rien au film.
Le scénario accumule les invraisemblances. Parfois on s’en fout, parfois le spectateur a du mal à avaler la pilule. Et quand le film s’achève, on se demande bien pourquoi la mafia a lâché l’affaire. C’est pas le genre de la maison.
Alors heureusement il y a des passages (peu) qui fonctionnent bien. Trop bien même, qu’ ils en déséquilibrent le film. Comme le face à face Dennis Hopper/Christopher Walken. C’est le sommet du film et nous n’en sommes qu’au premier tiers.
La suite n’est que gesticulation.
Reste la scène finale signature tarantinesque spectaculaire et vaine car hélas il y a longtemps que le film n’est plus!
La mise en scène de Tony Scott qui n’a pas encore trouvé son style haché, saccadé, secoué, et souvent agaçant, est nette et limpide avec une superbe photographie. Il faut souligner aussi des décors extérieurs originaux comme cette caravane située en bord de voie de chemin de fer aux abords de Detroit.
La musique de Hans Zimmer semble quant à elle à côté de ses pompes. Ni musique de film romantique ni musique de thriller, elle erre à travers les images comme une âme en peine.
Tony Scott (dépité?) reprend donc l’air célèbre de « Lakmé » du duo des fleurs de Leo Delibes qu’il avait utilisé auparavant pour son chef d’oeuvre « Les prédateurs » (« The hunger« ) (1983).
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Donc la confrontation entre Dennis Hopper et Christopher Walken. Véritable tour de force psychologique où le prisonnier prend le dessus sur son tortionnaire. Formidable.
L’ANECDOTE
Le film n’a pas trouvé de rentabilité aux Etats-Unis. Depuis il fait une carrière de film culte.