Synopsis
Hauteurs de la station balnéaire de Cassis, années 1970, Gabriel Marcassus, la quarantaine est en panne de voiture, sa belle Cadillac noire n’avance plus. Il parvient quand même à l’amener jusque devant un hôtel au bord de la plage. Là, il prend une chambre. Le service est assez sommaire, et au repas de midi, le restaurant étant rempli de client il ne reste plus qu’une place à la même table qu’une femme célibataire, la quarantaine elle aussi. La conversation a bien du mal à s’engager…
CRITIQUE
Premier film de Jean-Pierre Blanc qui ne laissera pas une trace indélébile dans le paysage cinématographique français. Et l’on peut considérer celui-ci comme le plus réussi.
Nous ne sommes pas dans la comédie débridée mais une comédie pointilliste, où l’on sourit plus que l’on ne rit sur la façon dont deux solitudes vont finir par s’accepter.
Jean-Pierre Blanc qui est le scénariste de son film, dépeint une clientèle un peu trop extravagante, et un personnel de l’hôtel pas tellement crédible car trop caricatural à mon goût. Ces caractères parasitent le couple Philippe Noiret-Annie Girardot qui lui est formidable.
Somme toute l’auteur réalisateur parvient à extraire de ce film quelques belles scènes entre les deux vedettes. Comme celles sur la plage, ou sur le débarcadère.
Jean-Pierre Blanc filme ses acteurs au plus près. Les gros plans sur les visages sont légions, il permet ainsi à ses acteurs de donner le meilleur. Le cinéaste recevra l’ours d’argent du meilleur réalisateur lors de la berlinale de 1972.
La bonne idée est aussi d’avoir laissé une fin ouverte permettant à tout un chacun d’imaginer un futur pour le couple ou non.
La musique de Michel Legrand manque singulièrement d’à propos. Elle n’apporte guère au film qui aurait eu besoin d’un plus grand soutien.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le premier repas entre Gabriel et Muriel Bouchon. L’un qui cherche à meubler le silence par une conversation banale, l’autre qui cherche à s’enfermer dans un mutisme pour le décourager dans sa tentative d’approche. Les deux acteurs sont formidables.
L’ANECDOTE
La filmographie de Jean-Pierre Blanc (1942-2004) est assez succincte 4 films entre 1972 et 1979.