VESTIGES DU JOUR (LES)
- Alex Fox, Anthony Hopkins, Christopher Reeve, Emma Thompson, Hugh Grant, Michael Lonsdale
- James Ivory
- Drame
- 1993
- The remains of the day
- Grande Bretagne
- Ruth Prawer Jhabvala
- Richard Robbins
Synopsis
Grande Bretagne, domaine de Darlington, 1959. Le majordome Mr Stevens assiste au rachat du domaine par un riche américain Mr Lewis. Lord Darlington décédé il y a peu a connu des heures glorieuses entre 1933 et 1939. Mais la guerre et le pacifisme de Lord Darlington lui ont valu une disgrâce jusqu’à sa mort faisant plonger le domaine dans une léthargie. Mr Stevens reçoit une lettre de miss Kenton ancienne intendante du domaine. Pour Mr Stevens qui voit le domaine renaître de ses cendres c’est l’occasion de se rapprocher de son ancienne employée pour faire redémarrer le domaine. Il obtient l’autorisation de Mr Lewis de prendre quelques jours pour revoir miss Kenton…
CRITIQUE
8 ème collaboration entre James Ivory et sa scénariste Ruth Prawer Jhabvala. Nous sommes dans la droite ligne du film précédent « Retour à Howard’s End« . D’ailleurs le réalisateur a recruté une nouvelle fois Anthony Hopkins et Emma Thompson.
Film raffiné et subtil qui associe la petite histoire avec la grande. Ici la montée du nazisme par des réunions diplomatiques secrètes au manoir de Darlington dans une Europe encore terrifiée par le massacre de la précédente guerre.
C’est aussi l’histoire d’un majordome qui prend tellement son métier au sérieux qu’il ne voit pas les errements de son maître dans sa germanophilie et qui fait du maître du domaine une tête de pont du nazisme en Angleterre. Voici pour la toile de fond.
Mais le principal du film ce sont les relations tourmentées entre le majordome et l’intendante. Mr Stevens et Miss Kenton. De quelle façon dont ces deux-là s’apprivoisent, mais que les non-dits maintiennent séparés.
James Ivory trouve en Emma Thompson et Anthony Hopkins les deux interprètes idéaux pour son film. Tous deux servent leur personnage avec un immense talent et une subtilité rare.
Étonnant qu’un réalisateur américain soit aussi pointu sur le rendu des mœurs anglaises dans les fameux châteaux de ce pays.
Ce qui est aussi très réussi c’est de montrer comment le nazisme qui fut une barbarie abjecte, fut cautionné par des personnages auxquels on confierait volontiers son portefeuille voire plus! Notamment ce lord anglais qui semble avoir l’esprit éclairé.
Magnifique musique de Richard Robbins.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Lord Darlington a décidé de se séparer des deux jeunes servantes allemandes qu’il a recueillies il y a peu. Pourtant elles sont compétentes et contentent le majordome et l’intendante. « Mais elles sont juives » rétorque lord Darlington.
L’ANECDOTE
Pour former le château de Darlington, (intérieurs et extérieurs) il a fallu pas moins de 4 bâtisses britanniques. Montage habile qui ne laisse pas présager au spectateur un tel stratagème.