VALLÉE DE LA PEUR (LA)

Synopsis

Nouveau Mexique 1898 un couple est réfugié dans une maison en ruine. L’homme parle à la femme de ses souvenirs de la toute petite enfance… fin des années 1870 une femme le recueille alors que sa famille a été décimée. Il ne se souvient que de reflets lumineux et d’une paire de botte avec des éperons. Réfugié dans une cache dans le sol, il est extirpé puis mené en chariot par la femme, chez elle. Elle décide de l’élever avec son fils Adam et sa fille Rose. Le jeune homme se nomme Jeb Rand…

CRITIQUE

Raoul Walsh avec « La vallée de la peur » signe un western atypique avec une grande dimension freudienne. L’importance des souvenirs et de leur interprétation, la relation amoureuse entre deux fille et son frère adoptif, le conflit qui mène au fratricide.

Il utilise un vaste flash-back pour raconter ce drame familial. C’est à la fois une bonne option pour ménager le suspens et faire débuter le film de façon à intriguer le spectateur, mais aussi cela en fait un film bavard qui oblige à ajouter la voix off du héros et alourdit le film.

Le réalisateur une fois de plus utilise de façon fantastique ses décors naturels imposants, écrasants qui ramènent les hommes au rang de petites choses menées par un destin fatal.
Ainsi le plan très large précédent la mort d’Adam. Ou encore la poursuite à cheval le long du canyon.
Les scènes aussi de la maison de petite enfance de Jeb à moitié détruite et située dans un paysage aride et désolé.

L’interprétation de Robert Mitchum m’a semblé un peu raide par moment alors que son personnage est psychologiquement rigide.
Teresa Wright donne une belle envergure à son personnage.
Et Dean Jagger fait un méchant retors et manipulateur mémorable.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’enterrement de Prentice, son corbillard noir qui fait des reflets aveuglants avec la lumière du soleil. Enterrement qui renvoie à la violence de la veille au soir et à la nuit de violence vécue par Jeb Rand dans sa petite enfance. Très belle scène.