Synopsis
Turin années 1970, Rosario Rao un père de famille maçon d’origine sicilienne est accusé de meurtre en plein match de football entre le Torino et la Roma. C’est un de ses collègues avec lequel il avait eu des conflits qui a été tué d’une balle. L’arme du crime a été retrouvée dans le sac de Rosario Rao. Le procès a été très défavorable envers le père de famille. Des témoignages accablent le prévenu qui finit se retrouve en prison. Trois ans plus tard la mort d’un témoin du procès relance l’enquête pour le fils aîné Mino Rao qui va voir Mancuso ex maçon et aujourd’hui avocat…
CRITIQUE
Film étrange signé par un des maîtres du film d’action. Il se frotte ici au genre policier alors très en vogue avec la montée des années de plomb.
Cependant le film semble largement inspiré du canevas de « Dernier domicile connu » (1970), soit du rue à rue et du porte à porte, un indice en amenant un autre. Avec des adversaires qui suivent la progression des enquêteurs jusqu’à ce qu’ils soient en possession de preuves et interviennent pour les faire disparaître, ou éliminent ceux qui seraient susceptibles de les transmettre.
Sauf que pour ce film ce n’est pas un flic et une stagiaire qui arpentent les rues de Paris, mais deux gamins et un avocat (ancien maçon) qui arpentent Turin du centre ville au bas-fonds.
Le grand intérêt du film est la photographie urbaine et péri-urbaine de Turin dans les années 1970. C’est aussi le constat qu’à l’époque dans l’immobilier une grande partie de la main d’oeuvre est sicilienne mais aussi tenues par la mafia.
C’est enfin une critique du système policier italien qui voit les bons flics se faire placardiser quand leurs enquêtes remuent un peu trop la fange susceptible d’éclabousser les hommes politiques et et leur affairisme.
« La vengeance du sicilien » n’est pas le meilleur film de Carlo Lizzani, les ressorts dramatiques sont un peu trop répétitifs jusqu’à la découverte de la machination. Et l’aspect spectaculaire se limite à trois poursuites en voiture. L’affrontement final est assez décevant.
Bud Spencer qui est le produit d’appel du film, n’a qu’un rôle assez limité. Et son couple avec Françoise Fabian a bien du mal a être crédible. Un bon tiers de ses scènes sont réunis en flashbacks bucoliques et au ralenti… d’un goût douteux.
Cependant le trio d’enquêteurs est assez réussi. Les deux gamins sont formidables, et l’avocat ancien collègue qui doit beaucoup au père des enfants, largement dépassé par la violence que suscite son enquête montre sa fragilité.
La musique des frères Reverberi n’est pas franchement notable.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La poursuite en voiture entre San Remo et Turin avec bifurcation dans une oliveraie.
L’ANECDOTE
Un carton annonce que ce film s’inspire de faits réels. Mais je n’en ai pas trouvé trace…