Synopsis
Région parisienne années 1970, Charlie la quarantaine est dans une Agence Nationale Pour l’Emploi. Déjà les méthodes pointilleuses de l’établissement public agace Charlie qui les envoie sur les roses. En sortant il rencontre Guislaine et Josyanne, deux jeunes femmes qui elles aussi recherchent du travail. La discussion sur le trottoir se poursuit au café. Les trois finissent par passer la journée ensemble. Le soir, Charlie les invite chez lui pour le lendemain matin…
CRITIQUE
Formidable film, avec une fraîcheur de ton assez rare au cinéma.
Le deuxième film de Joël Séria étonne par sa liberté de ton. Certes Joël Séria ne soigne pas sa lumière ni son cadrage, les acteurs sont parfois en roue libre mais ce qui aurait pu annoncer une catastrophe s’avère finalement une réussite.
Décors et costumes font faire au spectateur une véritable plongée dans les années 1970 dans un milieu non loin du prolétariat.
Les dialogues de Joël Séria sont caractéristiques des années 1970 avec un argot suranné mais à ceux qui ont vécu ces années-là font dire « ah oui! C’est vrai qu’on disait comme ça« .
Jeanne Goupil et Nathalie Drivet sont formidables et ont une belle complicité devant la caméra. A tel point que quand la seconde disparaît de l’écran le film perd en intensité.
Joël Séria échappe au graveleux par son scénario et la bonne bouille de Serge Sauvion évite le côté pervers pépère. Le ton reste léger au long du film malgré la mésaventure vécue par l’une des deux jeune femme.
Bonne musique de Philippe Sarde. D’autant qu’à cette époque on savait l’utiliser de façon parcimonieuse et non à tout bout de champ comme de nos jours.
L’ANECDOTE
Le producteur Gérard Lebovici voulait que ce soit Jean-Paul Belmondo qui tourna dans le film. Joël Séria envoie une copie de son premier film « Mais ne nous délivrez pas du mal » (1971). Mais le deal ne se fit pas. C’est Albina du Boisrouvray qui reprend la production du film.